Deux officiels syriens à Paris pour la première fois depuis le début de la guerre il y a quatre ans
Paris – Coup de théâtre dans les relations franco syriennes: Rompant avec un sommeil dogmatique de près de quatre ans, la France, puissance de siège, a toléré la tenue d’un colloque sur le patrimoine syrien à l’Unesco à Paris, avec, fait inhabituel, la présence de deux officiels syriens, le directeur des antiquités et des musées, M. Maamoun Abdelkarim et M. Talal Maalla, conseiller au ministère syrien de la culture.
Ce colloque s’est tenu du Lundi 26 mai au mercredi 29 Mai à l’UNESCO à Paris sur le patrimoine syrien, dans la plus grande discrétion, un comportement qui tranche avec l’habituelle tonitruance de la diplomatie française pour tout ce qui a trait à la Syrie, selon des informations concordantes recueillies auprès des milieux syriens de Paris.
Intrigant non ? Le colloque a été annoncé par simple inscription au programme mensuel de l’organisation internationale, sans la moindre publicité, et les invitations lancées oralement, en tout cas pour les officiels syriens encore en poste à Paris.
S’agissait-il de banaliser un tel évènement, alors que le patrimoine de la Syrie est l’objet de la plus vive préoccupation depuis le pillage du souk d’Alep et l’assaut de la bourgade chrétienne de Maaloula? Ou d’une fausse pudeur inhabituelle de Paris pour masquer ce que nombre de ses affiés pourraient considérer comme un honteux rétropédalage ?
Intrigant non? L’évènement est pourtant de taille, qui pourrait constituer un timide dégel de la France à l’égard de Bachar Al-Assad, dont elle prédisait la chute tous les quinze jours et qui s’apprête, sauf accident, à être reconduit à la tête de son pays pour un nouveau mandat de sept ans … soit au-delà du mandat de François Hollande, après avoir enterré Nicolas Sarkozy. Un cauchemar absolu.
La France a la gueule de Bois. Propulsé au rang peu envieux de pays le plus xénophobe d’Europe à l’occasion des élections européennes du 25 mai 2014, la diplomatie hollando fabiusienne et sa cohorte d’islamophilistes de pacotille essuie revers sur revers, dont le plus retentissant est sa dernière pantalonnade au conseil de sécurité.
Il se dit pourtant que le Quai d’Orsay a encouragé en sous-main les archéologues français à contribuer massivement au succès du colloque sur le patrimoine syrien. Pourquoi alors tant de discrétions?
Comble de paradoxe: Le colloque se tient au moment où Laurent Fabius interdit aux Syriens qui vivent en France de voter à distance pour la présidentielle programmée dans une semaine. C’est à ne rien comprendre. Laurent Fabius, décidément, est soit complexe, soit retors.
René Nab
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