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http://www.informationclearinghouse.info/article37471.htm#.UuVfu4EV2ls.email President Assad's media advisor appeared on CNN and asked where John Kerry gets the right to tell the Syrian people who can and cannot be their leader. She encouraged the media to come to Syria so "you will find out for yourself who is the criminal; who is kidnapping people, who is raping people." She said that "most of what's circulated in the media has nothing to do with what's in Syria."
Posted January 25, 2014
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A Genève 2, la promesse d'un dialogue entre Syriens
Le Monde.fr | • Mis à jour le |Par Benjamin Barthe et Yves-Michel Riols (Montreux, envoyés spéciaux)
La première journée de la conférence de paix sur la Syrie s'est achevée, mercredi 22 janvier à Montreux, sur une promesse des délégations du gouvernement syrien et de l'opposition de s'asseoir à la même table des négociations à partir du 24 janvier. Les discussions directes devraient s'étendresur une semaine environ puis reprendre, après une pause, pour une deuxième session de pourparlers, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
« L'essentiel est d'entamer le processus », a affirmé le ministre russe, qui a également dit que les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie cherchaient à obtenir un accord entre les deux camps sur un échange de prisonniers.
« IL NE FAUT PAS REGARDER TRÈS LOIN »
Dès son ouverture, dans la matinée, la conférence de paix a baigné dans un climat de grande tension, tranchant avec l'allure paisible de cette station balnéaire de la rive suisse du lac Léman. Bien que Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, ait exhorté les participants et notamment les deux délégations syriennes à modérer leur langage et à se comporter en hommes d'Etat, les premières interventions de la journée ont été marquées par des propos pleins d'acrimonie.
D'entrée de jeu, Sergueï Lavrov, le premier à
prendre la parole, a planté le décor de cette rencontre. D'un ton sec et tranchant, il s'est livré à un réquisitoire contre l'opposition syrienne et ses parrains occidentaux. Il n'a pas eu un mot pour condamner les exactions du régime de Bachar Al-Assad, soutenu à bout de bras militairement par Moscou. Dans une allusion claire aux pays du Golfe, principaux bailleurs de fonds de la rébellion, et aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie russe a vilipendé ceux qui « tentent de l'extérieur d'imposer leur modèle » à la Syrie.
Lire notre décryptage : A la conférence de Genève 2 sur la Syrie, des participants aux objectifs très différents
« Il ne faut pas regarder très loin », a-t-il poursuivi en faisant référence à la situation en Irak, pour comprendre que ces « tentatives ne peuvent que nuire »aux négociations engagées à Montreux.
Sergueï Lavrov a ensuite ouvertement remis en question la légitimité de la délégation de la Coalition nationale syrienne (CNS), colonne vertébrale de la résistance au régime de Bachar Al-Assad. « Certains groupes de l'opposition ne sont pas représentés ici, j'espère qu'ils le seront », a-t-il affirmé, en pointant à dessein les divisions au sein de l'opposition sur l'opportunité de participer à la réunion de Montreux.
LE DÉPART DE BACHAR AL-ASSAD, ENJEU DE LA RENCONTRE
Le chef de la diplomatie russe est rapidement passé sur l'ordre du jour officiel de la rencontre, à savoir la mise en place d'une transition politique, pour souligner que l'urgence du moment est d'éviter que la Syrie devienne une « base arrière du terrorisme international », reprenant ainsi l'argumentaire du régime. De surcroît, M. Lavrov a balayé d'un revers de la main les demandes d'ordre humanitaire réclamées par l'opposition, les qualifiant « d'artificielles ».
John Kerry a ensuite répondu au discours combatif de Sergueï Lavrov, dans une intervention aux antipodes de celle de son homologue russe. Il a salué la décision« courageuse » de la CNS de se rendre à Montreux et a clairement recadré l'enjeu de la rencontre : le départ de Bachar Al-Assad. « Il n'est pas envisageable qu'un homme qui a conduit la répression brutale de son propre peuple puisse retrouverla légitimité de gouverner. Le droit de conduire un pays, a-t-il insisté, ne peut pasvenir de la torture, des barils d'explosifs et des missiles Scud. Il provient du consentement du peuple. »
Lire aussi la note de blog : Syrie : ce que l'opposition peut espérer de Genève 2
A l'instar des autres intervenants, M. Kerry a souligné qu'il était illusoire d'attendredes résultats rapides de ce rendez-vous alors que le conflit syrien ne cesse de s'aggraver depuis trois ans : cette réunion n'est que le début d'un processus qui sera « long et difficile ».
Aussitôt après, dans un discours fleuve, plein de formules de rhétorique, parfois boursouflé, Walid Mouallem, le ministre des affaires étrangères de la Syrie, a tiré à boulets rouges sur les sponsors occidentaux et arabes de l'insurrection. Il les a accusés d'avoir « exporté le terrorisme » dans son pays et d'avoir « le sang des Syriens sur leurs mains ».
« PRATIQUES MOYENÂGEUSES »
Sans désigner d'Etat en particulier, mais dans une allusion transparente à l'Arabie saoudite et au Qatar, qui arment et financent les brigades rebelles, M. Mouallem a dénoncé « les pétrodollars qui servent à inonder les médias internationaux de mensonges et à envoyer des mercenaires » sur le champ de bataille syrien. Le chef de la diplomatie syrienne a raillé les prétentions des monarchies du golfe Arabo-Persique à donner à son pays « des leçons de démocratie et de développement alors qu'elles s'enfoncent dans leur propre ignorance et leurs pratiques moyenâgeuses ».
Regarder la vidéo : Syrie : la conférence de Genève 2 peut-elle aboutir ?
Homme lige de Bachar Al-Assad, Walid Mouallem a accusé nommément le premier ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, la bête noire des autorités damascènes, de laisser rentrer « les terroristes » sur son territoire. Une allusion aux djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont longtemps circulé librement des deux côtés de la frontière syro-turque, avant qu'Ankara ne s'efforce de limiter leur mouvement. « Mais, attention, la magie va se retournercontre le magicien », a mis en garde M. Mouallem, en référence à l'emprise croissante des djihadistes sur le mouvement révolutionnaire et au débordement du conflit syrien au Liban et en Irak. « Ceux qui ne comprennent pas l'histoire se condamnent à perdre le présent, a-t-il souligné. Ça ne s'arrêtera pas ici. L'Afghanistan est un bon exemple pour ceux qui veulent comprendre. »
Après vingt minutes de discours enflammé, consacré quasi exclusivement à la question du « terrorisme », Ban Ki-moon, le maître de cérémonie, a poliment interrompu Walid Mouallem pour le presser d'achever son intervention, « en cinq minutes ». Une demande ignorée avec superbe par ce vétéran de la diplomatie.« Vous habitez à New York, j'habite en Syrie, j'ai le droit de m'exprimer comme je l'entends », a-t-il tranché, ajoutant qu'il prendrait « encore vingt minutes ».
Tout en stigmatisant les exactions perpétrées par le courant radical de la rébellion, M. Mouallem a entonné l'une des rengaines habituelles du régime syrien, en le présentant comme « le protecteur d'un islam tolérant et des chrétiens du Levant ». Il a achevé son intervention en proposant aux Occidentaux l'aide de son pays pour lutter contre le « terrorisme ». « Travaillons main dans la main pour arrêtercette idéologie obscurantiste », a-t-il insisté.
URGENCE D'« UN OU DES CESSEZ-LE-FEU »
Ahmed Jarba, le patron de la Coalition nationale syrienne, a ensuite pris la parole. Beaucoup plus concis que M. Mouallem, il a ouvert ses propos en rappelant que la crise actuelle a commencé par des « manifestations pacifiques, vendredi après vendredi ». Il a rendu hommage au jeune Hamza Al-Khatib, l'un des martyrs emblématiques de la révolution, torturé à mort par les services de sécurité syriens, et a fait allusion à un récent rapport, dévoilé par CNN et The Guardian, qui révèle, photographies des cadavres à l'appui, que 11 000 détenus ont été exécutés dans les geôles syriennes. Des pratiques qui rappellent selon M. Jarba« les camps de concentration nazis ».
Après avoir accusé le pouvoir syrien de « faciliter le travail de Da'ech », l'acronyme arabe de l'Etat islamique en Irak et au Levant, M. Jarba en est revenu à l'ordre du jour de la conférence : la création par « consentement mutuel » d'une instance de gouvernement transitoire, « dotée des pleins pouvoirs exécutifs », ce qui suppose que M. Al-Assad n'y joue aucun rôle : « Avons-nous un partenaire syrien dans cette salle ? », a demandé M. Jarba.
Dans l'immédiat, Laurent Fabius a appelé à des mesures concrètes pour que la conférence de Montreux ait un impact sur la population syrienne. Il faut de « toute urgence », a plaidé le chef de la diplomatie française, « un ou des cessez-le-feu », l'ouverture de « couloirs humanitaires » et l'acheminement de « vivres et médicaments ». Mais il a aussi réitéré qu'il ne pouvait y avoir d'ambiguïté sur le but de cette rencontre : « Il ne s'agit pas de conduire une discussion générale sur la Syrie » mais « de rechercher un accord politique » conduisant à la création d'une autorité de transition. Au vu de la tonalité acerbe des premières interventions à Montreux, les empoignades à ce sujet ne font que commencer.
Lire aussi (édition abonnés) : Syrie : les attentes des différents protagonistes de Genève 2
- Benjamin Barthe
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- Yves-Michel Riols (Montreux, envoyés spéciaux)
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